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Homosexualité au cinéma


Homosexualité au cinéma

L’homosexualité au cinéma consiste à montrer au cinéma des situations où l'homosexualité, sous toutes ses formes, est présente et non-dissimulée.

Longtemps quasi-inexistante ou censurée, c'est une thématique qui ne s'est développée vraiment au cinéma qu'à partir des années 1960, marquées par la libération des mœurs.

Plus qu'en littérature peut-être, l'homosexualité a eu au cinéma une fonction marquée de revendication. Cela tient au fait que ce moyen d'expression s'est développé dans cette période de libération des mœurs, mais aussi peut-être à ce que les images permettent de toucher plus directement le public. Néanmoins, la présentation de l'homosexualité, sous toutes ses formes, ne se résume pas à son illustration ou à sa défense. Le tournant en ce domaine, grand-public, semble avoir été atteint en 2006 par Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee qui, par son succès mondial, le nombre impressionnant de récompenses et les réactions qu'il a déclenchées, a permis sans doute d'atteindre une nouvelle dimension à ce genre, un impact social avec un vaste écho. Deux ans plus tard, avec Harvey Milk de Gus Van Sant, pour lequel Sean Penn remporte l'Oscar du Meilleur acteur, « c'est le premier film hollywoodien grand public où le personnage est gay sans s'excuser de l'être ».

Les formes que peut prendre l'homosexualité au cinéma sont donc, de façon schématique, au nombre de trois :

* revendicatrice : c'est une fonction bien représentée à partir des années 1990. Citons en vrac Fucking Åmål, Before Night Falls, Memento Mori (qui peut paraître timide à des yeux occidentaux mais marque un grand pas en avant en Corée du Sud)

* esthétique : on a un prototype de cette homosexualité « distanciée » avec Persona d'Ingmar Bergman, où tout se résume à un jeu de reflets, d'ombres et d'illusions ; le même fonctionnement se retrouve dans Mulholland Drive de David Lynch

* jouissive : cette dernière fonction peut inspirer le meilleur comme le pire, du Théorème de Pier Paolo Pasolini au Caravaggio de Derek Jarman en passant par Tabou de Nagisa Ōshima. Il s'agit souvent (mais pas toujours) de films faits par des homosexuels pour un public homosexuel, ce qui les rend parfois un peu répétitifs.

Proches de la fonction revendicatrice mais un peu à part, certains films se contentent de montrer sans vraiment juger, comme My Beautiful Laundrette de Stephen Frears. (Wikipédia)

lundi 31 janvier 2011

Donne-moi la main (2009)


Année de production : 2008
Sortie en France 18 février 2009
France
Réalisateur : Pascal-Alex Vincent
Drame
80 mn

Distribution :

Alexandre Carril (Antoine), Anaïs Demoustier (Clémentine), Fernando Ramallo (Le Jeune Espagnol), Katrin Sass (La Femme Du Train), Victor Carril (Quentin), Patrick Hauthier (L'Homme De La Gare), Samir Harrag

Synopsis :

Antoine et Quentin, frères jumeaux de 18 ans, décident, à l'insu de leur père, de se rendre à pied en Espagne afin d'assister aux funérailles de leur mère qu'ils ont peu connue. La route va mettre à nu leurs différences de manière insoupçonnée.

Secrets de tournage.

Du court au long

Donne-moi la main est le premier long-métrage écrit et réalisé par Pascal-Alex Vincent. Il n'est pas un novice pour autant puisque après avoir travaillé à la diffusion des classiques du cinéma japonais, il s'est distingué avec plusieurs courts métrages dont Bébé requin présenté à Cannes en 2005.

Jumeaux

Les deux jumeaux du film, Victor Carril et Alexandre Carril, avaient déjà joué dans le court métrage Bébé requin de Pascal-Alex Vincent. Le scénario a d'ailleurs été écrit à partir d'entretiens qu'ils ont réalisés avec lui.

Une touche d'animation

Pascal-Alex Vincent revient sur la séquence animée qui introduit le film "Je voulais d'emblée déréaliser le film, et ne pas l'inscrire dans une option réaliste ou psychologiste. J'ai donc tourné cette scène d'ouverture, qui annonce à la fois le thème de la gémellité et celui de la route, mais aussi le côté merveilleux et visuel du voyage qui va suivre." A noter que Pascal-Alex Vincent avait réalisé un court métrage d'animation, Candy Boy, présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2007.

Lieux de tournage

Originaire du Poitou-Charentes, le réalisateur est allé tourner dans sa région. Il a passé près de deux mois sur les routes afin d'effectuer ses repérages. Les prises de vues ont ensuite eu lieu, entre autres, à Brouage, dans la forêt de Braconne ou encore Confolens.

Prendre la route

Pascal-Alex Vincent : "La route reste, à mon avis, le meilleur moyen de mettre à l'épreuve les sentiments qui vous lie à la personne qui vous accompagne. Pour savoir si vous tenez vraiment à quelqu'un, faites un long trajet en train ou en voiture, et à l'arrivée, vous saurez ! J'ai moi-même beaucoup passé de temps sur la route avec mes parents. De plus, parmi mes films préférés figurent plusieurs road-movies américains du début des années 70, et j'ai souhaité rendre hommage à ce cinéma-là."

Musique originale

Grand fan du groupe de musique électronique Tarwater, le réalisateur leur a demandé de composer la musique du film. Ils ont alors réalisé toute une bande-son si complète qu'ils en ont utilisé une grande partie pour leur propre album. (AlloCine

Rapport à l'homosexualité.

Les deux frères ont des relations sexuelles au long de leur chemin, avec des filles.
Pas uniquement pour l'un des frères : il a une relation avec un garçon, tous les deux se laissant guider par le désir alors même qu'ils se présentent plutôt comme hétérosexuels.
Son frère l'aperçoit et un peu plus tard, il s'amuse à le "vendre" comme un prostitué, sans le prévenir : pendant que l'un est aux toilettes, un homme s'approche du second jumeau pour le draguer et comme le garçon refuse, il ajoute que c'est possible avec son frère seul contre 100 euros. L'homme trouve ça cher, arguant même que pour ce prix il pourrait avoir les deux, mais accepte. Il se rend aux toilettes où il s'énerve que le garçon se rebiffe, celui-ci finit par s'enfuir en frappant l'homme devenu agressif et voulant la passe qu'il a payé. (Media G)


Bande-annonce.

Hey, Happy ! (2001)


Année de production 2001
Sortie en salles 19 décembre 2001
Canada
Réalisateur : Noam Gonick
Comédie
75 mn


Distribution :

Jérémie Yuen (Dj Sabu), Craig Aftanis (Happy), Clayton Godson (Spanky O'Niel), John Simone (Ricky G), Dita Vendetta (Darnel), Chelsey Perfanick (Chelsea), Sylvia Dueck (Sylvia).

Synopsis :

Vivant dans un environnement industriel en ruines, les habitants du Winnipeg attendent le flot qui balayera toute vie terrestre. Sabu, un DJ sensuel, prépare une rave sur Garbage Hill et se lance dans une quête consistant à trouver les 2 000 hommes qui coucheront avec lui avant la crue annuelle de la Red River. Sa dernière conquête s'appelle Happy, un charmant ufologiste. Malheureusement pour lui, il devra affronter Spanky, un coiffeur malveillant qui soumet Happy à sa domination.

Bande-annonce

Poison (1991)


Sortie en salle 27 Novembre 1991
Canada
Réalisateur : Todd Haynes
Drame
85 mn

Distribution :

Edith Meeks (Felicia Beacon), Millie White (Millie Sklar), Buck Smith (Gregory Lazar), Anne Giotta(Evelyn McAlpert), Lydia Lafleur (Sylvia Manning), Ian Nemser (Sean White), Rob LaBelle (Jay Wete), Evan Dunsky (Dr. MacArthur), Marina Lutz (Hazel Lamprecht), Barry Cassidy (Officer Rilt), Richard Anthony (Edward Comacho), Angela M. Schreiber (Florence Giddens), Justin Silverstein (Jake), Chris Singh (Chris), Edward Allen (Fred Beacon)

Synopsis :

Trois sketches, dont l'un met en scène un homosexuel en prison.

Trois histoires entrecroisées sur la marginalité, le sexe et la violence. "Héros" : Richie, sept ans, tue son père et s'enfuit. Un flashback nous explique pourquoi. "Horreur" : un scientifique isole l'elixir de la sexualité, le boit et devient un assassin lubrique. Une collègue amoureuse essaie de l'aider au péril de sa vie. "Homo" : un prisonnier de Fonteval est attiré par un autre prisonnier, qu'il a connu quelques années avant au centre pour jeunes de Baton. A l'époque il a assisté aux humiliations subies par l'autre détenu. (Media G)

Extrait

Mary et Max. (2009)


2009
Australie
Réalisateur : Adam Elliot
Animation
80 mn

Distribution :

Toni Collette (Mary Daisy Dinkle (voix), Philip Seymour Hoffman (Max Jerry Horovitz (voix), Eric Bana (Damien (voix), Barry Humphries (Narateur (voix), Bethany Whitmore (Mary Jeune (voix), Renée Geyer (Vera (voix), Ian 'Molly' Meldrum (voix), John Flaus (voix), Julie Forsyth (voix), Michael Ienna (Lincoln), Christopher Massey, Shaun Patten, Carolyn Shakespeare-Allen, Leanne Smith

Synopsis :


Mary vit dans une petite ville en Australie et Max à New-York. Elle a huit ans, n'a pas d'ami et une famille peu aimante. Elle décide d'envoyer une lettre au hasard à un américain, Max lui répond et commence une relation épistolaire durable. Max se voit pronostiquer la maladie d'Asperger, Mary décide alors de suivre des études de psychologie.

Rapport à l'homosexualité.  

Mary se marie avec Damian. Celui-ci a un correspondant en Nouvelle-Zélande dont il tombe amoureux. Il quitte Mary en lui écrivant qu'il l'aime, mais qu'il aime encore plus Desmond.

Notes.  

Film d'animation pour adultes, Mary et Max est intéressant sur le fond sans être toujours à la hauteur sur la forme. Il est d'une grande qualité dans sa réalisation, mais manque de rythme, au risque d'être parfois un peu ennuyeux. (Media G)

Bande-annonce.

samedi 29 janvier 2011

Forsaken (1994)


1994
USA
Réalisateur : Frank Mosvold
Drame
12 mn

Distribution :

Jack Sydow (Jonathan), Chad Baker (Jonathan jeune), David MacArthur (David), Don Handfield (David jeune), Harold Cannon (Père), Glenn Taranto (Prêtre), Joe Toppe (Jeune jésuite)

Synopsis :

Un garçon est déchiré entre amour et religion.

Goodbye, Dragon Inn (2003)


2003
Titre original : Bu san
Taïwan
Réalisateur : Ming-liang Tsai
Drame
82 mn

Distribution :

Kang-sheng Lee (Hsiao-Kang), Shiang-chyi Chen, Kiyonobu Mitamura, Tien Miao (Lui-meme), Chun Shih (Lui-meme), Chao-jung Chen, Kuei-Mei Yang

Synopsis :

Un cinéma ferme ses portes, quelques personnes se retrouvent dans la grande salle qu'abrite un bâtiment où s'entassent des cartons, la pluie goutte et les humains sont bien souvent seuls.

Pour la dernière séance dans un cinéma de Taiwan, un film de samouraïs est projeté. Peu de gens ont défié la pluie pour venir. Leurs motivations sont diverses, plusieurs hommes viennent y chercher un partenaire pour quelques minutes dans les toilettes. D'autres sont imperméables à ces jeux, ils sont venus retrouver des souvenirs. La caissière, qui assure aussi le nettoyage de l'endroit, s'ennuie et aimerait voir le projectionniste. Elle va à la cabine mais ne l'y trouve pas, elle ne le verra que de loin, à son départ, où elle l'aura guetté, partant sous la pluie, comme les autres.

Rapport à l'homosexualité.  

Plusieurs scènes illustrent combien ce cinéma est un lieu de drague entre hommes, sa salle, ses toilettes ou ses couloirs. (Media G)

Bande-annonce.

Les Temps qui changent (2004)


Sortie en salles 15 décembre 2004
France
Réalisateur : André Téchiné
Drame, Romance
90 mn

Distribution :

Catherine Deneuve (Cécile), Gérard Depardieu (Antoine Lavau), Gilbert Melki (Natan), Malik Zidi (Sami), Lubna Azabal (Nadia / Aïcha), Tanya Lopert (Rachel Meyer), Nabila Baraka (Nabila), Idir Elomri (Saïd), Nadem Rachati (Bilal), Jabir Elomri (Saïd),Christophe Freudiger (Joueur du casino), Hicham Ibrahimi (Réceptionniste), Bouchaïd Kidi (Le bijoutier), Stéphane Rouabah (Chauffeur d'Antoine)

Synopsis :

Antoine, architecte, est venu à Tanger pour un chantier. Ce travail est un prétexte pour venir dans cette ville où Cécile a refait sa vie.

Antoine, architecte, est venu à Tanger pour un chantier. Ce travail est un prétexte pour venir dans cette ville où Cécile a refait sa vie. Cécile et Antoine ont été en couple lorsqu'ils avaient vingt ans, c'est-à-dire il y a trente ans. Cécile l'avait quitté pour un autre, puis s'est mariée avec Natan. Ils ont eu un fils, Sami. Antoine n'a pas oublié Cécile, plus encore, il n'a pensé qu'à finir sa vie avec elle. C'est pour lui demander cela qu'il l'a rejointe.

Rapport à l'homosexualité.
 
Sami est le fils de Cécile et Natan. Il vit à Paris avec Nadia et le fils de celle-ci. Ils viennent ensemble à Tanger, occasion de présenter Nadia à ses parents. Durant son séjour, Sami passe le plus clair de son temps dehors, seul. Il rejoint en fait Bilal, un garçon qui était son amant à Paris, et qui est parti vivre dans son pays d'origine. Les deux hommes recouchent ensemble. Nadia sait très bien que Sami aime aussi les hommes et connait Bilal, cela ne lui pose pas de problèmes. La mère de Sami a compris l'attirance homosexuelle de son fils sans lui en avoir parlé. Son père refuse l'idée même d'évoquer cette question.

Notes.  

Avec un montage haché et une façon peu subtile de planter le décor, Téchniné démarre un film décevant. Les nombreux thèmes de prédilection du réalisateur - connu pour J'embrasse pas, Les roseaux sauvages, Les voleurs - sont brassés sans être traités avec intérêt. Il est bien difficile de se sentir porter par l'histoire ou d'être gagné par l'émotion, tout est bien lisse voire parfois creux. Il reste quelques moments à retenir, la mer, le jeu de Melki ou Deneuve, une certaine nostalgie de la magie égarée de Téchiné aussi. (Media G)

Bande-annonce.

Voici venu le temps (2005)


Sortie en salles 13 juillet 2005
France
Réalisateur : Alain Guiraudie
Comédie dramatique
93 mn

Distribution :

Eric Bougnon (Fogo Lompla), Guillaume Viry (Jonas Soforan), Pierre Louis-Calixte (Radovan Remila Stoï), Jacques Buron (Rimamba Stomadis Bron), Jean Dalric (Toba Louhan), François Gamard (Rixo Lomadis Bron), Sylvie Milhaud (Gala Lomadis), Marie Félix (Aube Lomadis Bron), Jean Lescot (Chaouch Malines), Valérie Donzelli (Soniéra Noubi-Datch), Guillaume Rannou (Domano Réhon), Alain Figlarz (Urbanos), Dominique Bettenfeld (Manjas Kebir), Stéphane Boucher (Manganala Rivonne), Emmanuel Avena (Saphir du Matin)

Synopsis :


Dans un monde rural en pleine agitation, les aventures et les histoires de coeur d'un chasseur de primes homosexuel.

En Obitanie, pays imaginaire où la révolte gronde contre les grands propriétaires terriens qui oppressent les paysans. Fogo Lompla est un «guerrier», chasseur de primes à la solde des puissants, ce qui ne l'empêche pas de défendre la cause des pauvres bergers opprimés. Son amant, le banquier Toba Louhan, l'a chargé de récupérer un important magot dérobé par deux voleurs, Saphir du Matin et Gaston Lumière. Une fois sa mission accomplie, il se rend chez le fermier Rimamba, dont il est également amoureux. Mais celui-ci se refuse à lui. Le lendemain, Fogo arrive au château de Rixo Lomadis Bron, dont la fille a été enlevée par un brigand, le tristement célèbre Manjas Kebir... (Media G



vendredi 28 janvier 2011

The Weekend (1999)


1999
Grande-Bretagne, USA
Réalisateur : Brian Skeet
Drame
97 mn

Distribution :

Gena Rowlands (Laura Ponti), Deborah Kara Unger (Marian Kerr), Brooke Shields (Nina), Jared Harris (John Kerr), David Conrad (Lyle), James Duval (Robert), D.B. Sweeney (Tony), Gary Dourdan (Thierry), Jessica Morris (Sarah)

Synopsis :


Plusieurs amis se réunissent un an après la mort de celui qui les a réunit. Son ancien amant arrive avec un nouveau petit ami... et les vieilles cicatrices s'avèrent toujours ouvertes.

La mort de Tony (D.B Sweeney) a laissé sa famille sur le carreau. Sa sœur, Deborah Kara Unger, voit son couple vaciller malgré leur enfant. Son ancien compagnon (David Conrad), dévasté, revient avec un petit ami mais le cœur y-est-il vraiment ? L'arrivée impromptue d'une voisine (Gena Rowlands) et de sa fille quasi-hystérique (Brooke Shields) va peut-être faire surgir la vérité sur chacun. Le week-end sera mémorable. 

Rapport à l'homosexualité.  

La relation centrale entre Tony et Lyle a servi de lien entre chacun. Le nouveau petit ami aura du mal à se frayer un chemin entre les liens forts qui unissent Lyle à sa belle-famille. (Media G

Straightman (2000)


2000
USA
Réalisateur : Ben Berkowtiz
Drame
101 mn

Distribution :

Ben Redgrave (Jack Webster), Ben Berkowitz (David Leibowitz), Rachel Tomlinson (Rebecca McManus), Butch Jerinic (Maxine Miller), Joaquin de la Puente (Carlos Richter), Victoria Kallay (Isabel Brouillette), Scott Holme (Tommy Barbie), Andrea Lopes(Carmen), Werner Hertrich (Daddy), Michelle Ivy, Mathew Shough, Chuck Winans, Scott Cheney, Dusty Goltz, Katie Dugan

Synopsis :


David (Ben Berkowitz), un coureur de jupons manager de café-théâtre et Jack (Ben Redgrave), un ouvrier en batiment sont les meilleurs amis du monde. Ils boivent des bières, fument, draguent. Mais quand la copine de Jack, frustrée, quitte leur appartement, Ben et Jack décident de d'emménager ensemble. David essaye de présenter des femmes à Jack... mais celui-ci se découvre un autre intérêt : les hommes. Véritable révélation, il va devoir le dire à David, au risque de changer leur amitié. 

Note.

Entrée en matière originale, les héros de Straightman sont éloignés des clichés sur les gays remarqués depuis une bonne vingtaine d'années. Jack, qui se découvre homosexuel, approche la trentaine, travaille comme ouvrirer dans le batiment. Loin d'un quelconque ghetto, il est l'antithèse du gay moyen danseur-fêteur-fleuriste-cultivé-fin-etc.

De plus, Straightman examine les relations entre hommes, l'interdit qui entoure un amour non déclaré qui peut exister seulement entre deux amis. Avec des dialogues très âpres, une caméra à l'épaule donnant un air quasi-documentaire au film, les scénaristes (et dialoguistes-producteurs-réalisateurs et acteurs) suivent un chemin indépendant minimaliste qui donne une force peu commune à leur film. Décors réduits à leur plus simple expression et un ton presque improvisé, le style du fim est provoquant, beaucoup rentre-dedans et signifiant que beaucoup de films & séries récentes sur un sujet similaire. Ne s'embarassant pas de fioritures, les personnages gagnent en épaisseur de par leur spontanéité et le côté rude de leurs actions (les scènes de drague & de sexe sont très "en pleine figure", débarrassées de tout sentimentalisme réducteur). Rafraichissant et novateur.

Rapport à l'homosexualité.

L'un des deux héros, ressemblant à un hétéro pur et dur, trouve une révélation dans sa vie au départ de sa copine. Il est en fait gay et multiplie les rencontres afin d'assouvir sa passion naissante. Il rencontre un homme qui va devenir son petit ami, Carlos. (Media G

jeudi 27 janvier 2011

Shahada (2011)


Année de production 2009
Sortie en salles 26 janvier 2011
Allemagne
Réalisateur : Burhan Qurbani
Drame
88 mn

Distribution :

Carlo Ljubek (Ismail), Jeremias Acheampong (Sammi), Maryam Zaree (Maryam), Marija Skaricic (Leyla), Sergej Moya (Daniel), Vedat Erincin (Vedat), Anne Ratte-Polle (Sarah), Nora Rim Abdel-Maksoud (Renan), Burak Yigit (Sinan), Yolette Thomas (Amira), Alexandros Gehrckens (Kinay), Gerdy Zint (Rainer), Niklas Gerroldt, Julia Graf, Jacob Jensen, Vivian Kanner (Ärztin), Alina Manoukian (Arzu), Ali Murtaza (Ali), Jürgen Nafti

Synopsis :

Berlin de nos jours, trois jeunes musulmans cherchent à concilier leur pratique religieuse au mode de vie occidentale. Ismail, officier de police, est sur le point de rompre avec ses valeurs depuis qu’il est attiré par une jeune clandestine. Sammi est quant à lui déchiré entre sa foi et son désir pour Daniel. Maryam, la fille de l’Imam du quartier, voit sa vie bouleversée suite à une grossesse non désirée.

Secrets de tournage.

Récompensé !

Le film a obtenu le Grand Prix du Festival Cinessonne et le Prix du Meilleur Film du Festival de Saint-Jean-de-Luz.

Premier long métrage et film de fin d'études

En 2002, Burhan Qurbani intègre l'Académie du Cinéma de Baden-Württemberg où il étudie la réalisation. Au cours de son apprentissage, il réalise quatre courts-métrages qui sont sélectionnés dans divers festivals étrangers. Son dernier, intitulé Illusion, fait sensation : en neuf minutes, il dresse le portrait d'une jeune femme qui s'entête à travailler dans l'illégalité, après la perte de son emploi. Il est salué notamment par le Prix de la Critique Allemande, le Prix du Jury au Festival International du Film Court de Hambourg et le Prix de la Révélation de l'Année au Festival International du Film Middle East d'Abu Dhabi. Son premier long métrage propose de dresser le portrait de trois jeunes musulmans de Berlin qui tentent de concilier leur religion et leurs aspirations occidentales. Ce premier film est aussi son projet de fin d'études.

Un film à petit budjet

Le réalisateur raconte combien il a été difficile (et stimulant) de tourner avec des moyens réduits: "Shahada a été tourné avec un petit budget, on a multiplié les types de caméra, on a dû se battre pour emprunter une steadycam juste pour quelques jours, mais chaque obstacle technique nous a poussés à tester, inventer, en tous cas tenter quelque chose."

L'ombre du biographique

Le réalisateur s'inspire pour une grande part de son expérience personnelle pour évoquer les trois destins de jeunes musulmans tiraillés entre la rigueur des traditions et leur envie de libertés: "Pourquoi suis-je devenu réalisateur ? La réponse est dans mon parcours personnel, dans la façon dont j’ai vécu la confrontation entre mon éducation religieuse et ma vie en Allemagne. Plusieurs événements m’ont marqué, comme le divorce de mes parents et mon éducation au sein d’une communauté musulmane assez stricte."

L'idée fausse de l'Islam

A travers les portraits de trois jeunes musulmans, le but de Burhan Qurbani était de contourner les stéréotypes que l'on assimile à l'Islam et de combattre les amalgames entre islam et islamisme, parmi eux "il y en a certains qui sont particulièrement tenaces. Par exemple : les musulmans sont tous des fondamentalistes ; nous sommes des terroristes kamikazes en puissance ; nous traitons mal les femmes... Cela peut exister mais imaginer que cela est le cas pour tous, partout et à tout moment, est un amalgame dangereux.", explique le cinéaste.

Note d'intention: l'Islam n'est pas statique

Le réalisateur a choisi de s'attarder sur des personnages en construction puisqu'il souhaitait montrer que ces individus sont constamment amenés à réfléchir sur leur religion et à se questionner sur ses limites: "Ce que beaucoup de gens ne saisissent pas, c’est qu’il n’existe pas un Islam, une mosquée unique mais une pluralité de pratiques… J’aimerais que les spectateurs réalisent que l’Islam est une option pour les musulmans et que tous les Imams ne déversent pas un discours visant à détruire Israël, les États-Unis ou à asservir la femme. "Les personnages qu'il choisit d'évoquer "ont immigré, forts de leur culture, de leur convictions et de la mémoire de leur pays d’origine (...) Pour de jeunes musulmans pratiquants qui fréquentent leurs amis au quotidien, il leur faut faire un tri entre leurs envies et leur éducation. Est-ce qu’ils devront obligatoirement choisir ou trouver une voie moyenne, entre la société occidentale et les enseignements de l’Islam ?"

Une démarche documentaire

Le réalisateur dit avoir écrit le scénario à partir de rencontres et de témoignages: "Le processus a été long et s’est étalé sur pratiquement deux ans. Nous avons fait beaucoup de recherches et rencontré des Imams, des gays musulmans qui ont beaucoup de mal à vivre leur identité, des officiers de police, des associations qui prennent en charge des femmes qui veulent avorter. Au départ, j’avais l’ambition de croiser sept destins mais je me suis rendu compte que l’accumulation serait une erreur."

La griffe de Burhan Qurbani

Le cinéaste a opté pour une photographie assez sombre, privilégiant les scènes nocturnes et un rythme soutenu, il confie s'être rapproché de l'esthétique des thrillers: "J’avais envie de donner un style énergique, et non pas sec ou attentiste comme on le voit souvent dans les films dramatiques. J’aime cette atmosphère entre chiens et loups et je la trouve en adéquation avec la fuite en avant des personnages. Ce que vit et endure notamment Maryam est comme une longue course à travers la nuit pour exprimer sa détresse et sa souffrance physique."

Ceci n'est pas un film de propagande

Le film de Burhan Qurbani a été immédiatement taxé d'anti-musulman puisqu'il suit une jeune génération de religieux en proie au doute; le réalisateur explique à quel point son film a été le point d'ancrages de nombreux débats: "Dans le film, l’Imam explique que le Coran ne détermine pas qui nous sommes : il peut être un guide de vie, donner des clés mais il ne forge pas l’identité de quelqu’un. C’est toujours étonnant de constater à quel point un film peut devenir un enjeu de débat sur la politique, l’immigration, c’est-à-dire être instrumentalisé selon les opinions. Je l’accepte aussi, parce que c’est le propre de l’art."

Le cas de Maryam: l'avortement

Avec la figure de Maryam, le cinéaste aborde toutefois le thème du fondamentalisme mais l'expose de telle façon qu'il parvient à montrer que chaque être y sombre par désespoir et que le discours islamiste ne trouve pas toujours racine dans l'idéologie: "A mon sens, n’importe quel genre d’extrémisme, de fondamentalisme et de radicalisme est d’ordre psychotique : vous êtes incapable de regarder autour de vous, vous foncez dans une direction unique qui est destructrice." Dans le cas de Maryam l'élément déclencheur est son avortement.

Le cas de Sammi: être musulman et homosexuel

A travers le dilemme que vit Sammi, l'un des trois personnages, la réalisateur fait part d'une réalité difficile à accepter dans le monde musulman: l'homosexualité: "Sammi va jusqu’à commettre un acte interdit par l’Islam – embrasser un garçon – et l’enjeu est de savoir comment il le supportera. (...) La réalité est que beaucoup de gays musulmans se marient par contrainte ou sont rejetés par leur famille. Il est très difficile de briser la loi du silence dans ce domaine. Là encore, la religion peut être un facteur aggravant de culpabilisation, même si le poids de l’homophobie dans la société est déjà lourd." rapporte le cinéaste.

Les influences

Le cinéaste confie s'être inspiré de deux esthétiques pour son premier long métrage: il cite Le Décalogue de Krzysztof Kieslowski et Un prophète de Jacques Audiard. Concernant le premier, il admet qu'il "cherche, au-delà du religieux, à dévoiler l’âme humaine" tandis que le second s'impose comme "l’exemple parfait d’un cinéaste qui s’est approprié un genre en lui imposant le style qu’il souhaitait." (AlloCine)


Bande-annonce.


Shahada Bande annonce vost publié par CineMovies.fr - Les sorties ciné en vidéo

Le Secret d'Antonio (2008)


2008
Titre original : Ang lihim ni Antonio
Philippines
Réalisateur : Joselito Altarejos
Drame
100 mn

Distribution :

Kenjie Garcia (Antonio), Jiro Manio (Mike), Nino Fernandez (Nathan), Honey Grace Capili (Kathy), Shamaine Buencamino (Tere), Ricky Ibe (Eli), Kurt Martinez, Jay Perillo (RT), Ajit Hardasani (Robin), A.A. Fernandez, Aimee Fernandez, Agatha Behar, Josh Ivan Morales (Jonbert), Lui Manansala (Lola Ester), Ernie Zarate (Lolo Pepe)

Synopsis :

Antonio est un jeune philippin de 15 ans qui vit à Manille avec sa mère Teresa. Le père, absent du foyer depuis huit ans, travaille à Dubai et diffère d'année en année son retour au pays. Fils modèle. Antonio ne semble pas si différent de ses copains Mike et Nathan. Pourtant, Antonio a un secret : il est attiré par les garçons. Mais la vie, somme tout ordinaire d'Antonio bascule lorsque son jeune oncle, Jonbert, âgé de 25 ans, vient habiter avec sa mère et lui sous prétexte de trouver du travail. Tout d'abord Antonio est attiré par le corps de Jo qui s'en aperçoit et fait du garçon son jouet sexuel...

Bande-annonce.

Wild Tigers I Have Known (2006)


2006
USA
Réalisateur : Cam Archer
Drame
98 mn

Distribution :

Malcolm Stumpf (Logan), Patrick White ( Rodeo), Max Paradise (Joey), Fairuza Balk, Kim Dickens, Tom Gilroy, Ruth Elliott, Joey Coffman, Tim Greer, Dash Mann, Derek Mitchler, Kylee Lehe, Teresa Morales, James Porter, Bernadette Wilson



Bande-annonce.

Verso nord (2004)


2004
Titre original : Verso nord
Italie
Réalisateur : Stefano Reali
Drame
104 mn

Distribution :

Maurizio Mattioli (Mauro), Valerio Foglia Manzillo (Rollo), Ana Papadopulu (Elena), Bayed Mohamed Ismael (Eddi), Claudio Bigagli (Lerry), Vanni Bramati ( Gino), Alexander Cvetkovic (Ivica), Dante Marmone (Pasquale), Rita del Piano, Mimmo Mancini (Ian), Michel Rocher, Gaetano Amato, Manuela Metri, Antonio Pennarella, Stefan Bendula

Bande-annonce.

Wrangler : Anatomy of an Icon (2008)


2008
USA
Réalisateur : Jeffrey Schwarz
Documentaire
82 mn


Distribution :

Jack Wrangler (Lui-meme), Robert Alvarez (Lui-meme), Brooks Ashmanskas (Lui-meme), Michael Bronski (Lui-meme), Gino Colbert (Lui-meme), Durk Dehner (Lui-meme), Samuel R. Delany (Lui-meme), Michael Denneny (Lui-meme), Jack Deveau (Lui-meme (images d'archives), Andy Devine (Lui-meme (images d'archives), Jerry Douglas (Lui-meme), Kevin Duda (Lui-meme), Christine Ebersole (Elle-meme), Peter Ford (Lui-meme), Samantha Fox (Elle-meme), Joe Franklin (Lui-meme (images d'archives), Jamie Gillis (Lui-meme), Al Goldstein (Lui-meme), Rock Hudson (Lui-meme (images d'archives), Arnie Kantrowitz (Lui-meme), Tim Kincaid (Lui-meme), Chi Chi La Rue (Lui-meme), Gloria Leonard (Elle-meme), William Ivey Long (Lui-meme), William Margold (Lui-meme),  Rod McKuen (Lui-meme), Sharon Mitchell (Elle-meme), Michael Musto (Lui-meme), Alan Oppenheimer (Lui-meme), Henri Pachard (Lui-meme), Robert Patrick (Lui-meme), Regis Philbin (Lui-meme (images d'archives), Robert W. Richards(Lui-meme), Candida Royalle (Elle-meme), Mark Sendroff (Lui-meme), Marc Shaiman (Lui-meme), David J. Skal (Lui-meme), Kevin Thomas (Lui-meme), Bruce Vilanch (Lui-meme), Debbi Whiting (Elle-meme), Margaret Whiting (Elle-meme), Carol Woods (Elle-meme)

Synopsis :

En 2008, le documentaire Wrangler : Anatomy Of An Icon, véritable hommage et chant d'amour, retraçait son drôle de  parcours. Le réalisateur Jeffrey Schwarz réussissait à donner un sens à une série de choix personnels en apparence contradictoires. On y découvrait en partie un homme timide qui s'inquiétait d'être perçu comme un «traître à la cause», mais qui, en s'affichant «out and proud» déjà dans les années 1970, inspira des générations d'homos.
Il y a fort à parier que cette légende américaine, qui avait aussi publié des mémoires à succès (The Jack Wrangler Story, et What's A Nice Boy Like You Doing?, publié en 1984) fera un jour l'objet d'un de ses biopics dont Hollywood raffole…
Jac Wrangler : Son nom  ne vous dira pas grand-chose, mais aux États-Unis, c'était une icône. Ce blond au physique de cow-boy était devenu, dans les années 1970, le symbole sexuel du mâle américain. Jack Wrangler est mort le 7 avril, à l'âge de 62 ans.

Né Jack Stillman, ce fils d'un célèbre producteur de Beverly Hills aurait pu naturellement devenir comédien, sa famille baignant dans le showbiz. À 9 ans, il sera d'ailleurs un enfant star dans une sitcom très familiale. Mais dans les années 1970, sa plastique attire la curiosité de réalisateurs underground, qui le font tourner peu à peu des films porno gays dont il devient la première superstar. Il en tournera 85, dont Kansas Trucking Company en 1976, le plus mythique, tout en explorant aussi l'univers du porno hétéro.
En 1976, il rencontre la chanteuse Margaret Whiting, dont il tombe amoureux (il l'épousera d'ailleurs en 1994) tout en s'affirmant toujours gay. Il abandonne le porno pour faire alors carrière sur Broadway comme chanteur et producteur, avec succès. Sans oublier d'utiliser sa notoriété pour se consacrer activement à la lutte contre le sida. (Têtu)


Bande-annonce.

Hommes à louer (2008)


2008
Canada
Réalisateur : Rodrigue Jean
Documentaire
75 mn


Synopsis :

Des jeunes travailleurs du sexe de Montréal se sont confiés pendant un an à Rodrigue Jean pour dire leurs difficultés et leur mal-être. Au fil des témoignages, le documentaire Hommes à louer dessine le portrait dérangeant d’une jeunesse sacrifiée qui cherche à survivre dans la jungle urbaine. Issus de milieux difficiles, victimes d’abus de toutes sortes, stigmatisés par une société qui, sans état d’âme, fait commerce de leurs corps, ces jeunes vivent une violence au quotidien qui les enferme, entre autres, dans la toxicomanie.

Tous se débattent au jour le jour dans ce cercle vicieux, très conscients des limites de leur avenir. Loin de tout voyeurisme et de toute fausse compassion, le film accueille cette parole « hors-la-loi » et redonne une existence sociale à ces laissés-pour-compte à l’humanité bouleversante.


Bande-annonce.

Yellowknife (2001)


Année de production : 2001
Date de sortie : 13 Novembre 2002
Canada
Réalisateur : Rodrigue Jean 
Drame
110 mn

Distribution :

Sébastien Huberdeau (Max), Hélène Florent (Linda), Philippe Clément (Johnny), Patsy Gallant (Marlène Bédard), Brad Mann (Bill), Todd Mann (Billy), Claudia Boudreau (La Barmaid), Glen Gould (George), Claude Lemieux (Raymond).

Synopsis :

Somnambules écorchés par la vie, Max (Sébastien Huberdeau) et Linda (Hélène Florent) fuient en direction du Nord-Ouest canadien. Sur la route qui les mène de Moncton à Yellowknife, ils rencontrent un couple de jumeaux stripteaseurs (Brad et Todd Mann) et font la connaissance de Marlène (Patsy Gallant), une chanteuse de club déchue, accompagnée de son gérant Johnny (Philippe Clément). Entre ces êtres à la dérive, révélés ici dans ce qu'ils ont de plus brut et de plus énigmatique, se tissent des liens troubles et fragiles qui les mèneront au bout de ce qui leur reste de passion désespérée. "Road movie" de l'errance intérieure, Yellowknife recoupe plusieurs des préoccupations de Full Blast, le précédent film de Rodrigue Jean. Inadaptation douloureuse au monde, marginalité chaotique, corps (et sexualité crue) comme ultime point d'ancrage: tels sont certains des thèmes de prédilection développés dans l'œuvre farouchement personnelle du réalisateur. Les personnages de Yellowknife, englués dans leur détresse absolue, voyagent en eux-mêmes en multipliant dérisoirement les lieux de passage et les mauvais choix.




mercredi 12 janvier 2011

Rites of Passage (1999)


1999
USA
Réalisateur : Victor Salva
Drame
95 mn

Distribution :

Jason Behr (Campbell Farraday), Dean Stockwell (Del Farraday), James Remar (Frank Dabbo), Robert Glen Keith (D.J. Farraday), Jaimz Wolvett (Red Tenney), Joseph Kell (Gary Desoto), Thomas G. Waites (John Willio), Rondell Sheridan (Dixon), Marianna Elloitt (Macintosh), Brenda James (Ginny Farley), Nancy Sawyer (Jamie Cutter), Joseph Foss, George Georgiadis (Cabby), Andreas Michael Lamelas, Kenny Cloutier

Synopsis :

Thriller américain hors norme où un adolescent gay se venge de son père en l'attirant dans un traquenard au fond des bois.

Rejeté par un père qui a brisé son histoire d'amour, Campbell Farraday (Jason Behr) se lie d'amitié -et même plus- avec un taulard et monte un piège afin de se venger de son père. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu.

Rapport à l'homosexualité.  

Le héros joué par Jason Behr est gay.

Note.

Etonnante production indépendante, Rites of Passage part d'un concept de film ayant en toile de fond une crise familiale pour aboutir à un épatant thriller tendu.

Réalisé par Victor Salva, réalisateur gay de son état, il raconte l'histoire d'une famille composée d'un père brutal et homophobe avec ses deux fils, l'un gay mal dans sa peau et l'autre victime de sa médicorité banlieusarde. Lors d'une retraite au bord d'un lac en pleine foret, le fils gay et son père vont s'appreter à regler leurs comptes lorsqu'un groupe d'ex-taulards débarquent. Semant la violence sur leur passage, il s'avère que le fils gay est l'origine de tout cela.

Victor Salva raconte qu'il s'est inspiré d'événements de son passé pour écrire son scénario (le commentiare du DVD ZONE 1 est d'ailleurs plus qu'intéressant sur la genèse du film). Cela a été vécu aussi de manière cathartique, Rites of Passage faisant directement suite à sa sortie de prison. Victor Salva a en effet été condamné,malgré son dénigrement, pour pédophilie puis mis au ban d'Hollywood. Il avait réalisé POWDER en 1995 qui s'était avéré un énorme succès commercial.

Rites of Passage est une oeuvre mature, proche de ses personnages et traite avec un sens du rentre-dedans l'homophobie tranquille de certains parents. Le couple père fils joué par Dean Stockwell/Jason Behr fonctionne à merveille en ce sens. Et Jason Behr est remarquable dans son rôle de jeune gay d'écorché vif.

Il est aussi très rare de trouver l'homosexualité (homophobie, coming out...) au centre d'un thriller américain alors qu'on s'attend à trouver ces thèmes nichés au creux d'une comédie ou d'un drame. C'est suffisamment rare (et excellement filmé) pour être noté.
Ce n'est pas un film gay à proprement parler, mais comment un héros gay s'intègre dans la vie de ceux qui ne le sont pas. il échappe à tout accent mélodramatique et évite le piège de la prise de parti du bon contre les méchants. Tant cette barrière entre le bien et le mal demeure ici floue et insoupçonnée. (Media G


Extrait.


Rebound (2009)


2009
USA
Réalisateur : Afdhere Jama
Drame
107 mn

Distribution :

Ajibike Adekoya (Aretha), David Benton, Jere Castro, Wesley Cayabyab (Yves), Samuel Garcia, Anthony Lafferty (Chris), Alton Lou (Jason), Eli Marrs (Michael), Galvin Mason (David), Marcus Neal (Isaiah), Raj Preetam (Anil), Ariane Resnick (Daniella), Reginald White (Dwayne)

Synopsis :

Fortement déprimé par une récente rupture, Christopher voit sa vie plonger dans le chaos. Il n'arrive plus à manger ni à aller travailler. Mais Daniella, sa meilleure amie, le force à sortir du lit, et Christopher finit par passer du temps sur internet et par rencontrer Yves, un étudiant français. Une romance torride qui sera de courte durée... Daniella présente alors Anil, son collègue d'origine indienne, à Christopher. Avec quelques aventures amoureuses de plus à son actif, Christopher doit apprendre à s'aimer lui-même ainsi qu'à s'ouvrir à la possibilité d'un nouvel amour ...



Bande-annonce.

Nuits d'ivresse printanière (2010)


Sortie en salles 14 avril 2010
Titre original : Chun feng chen zui de ye wan
Chine
Réalisateur : Lou Ye
Comédie dramatique
115 mn

Distribution :

Qin Hao (Jiang Cheng), Chen Sicheng (Luo Haito), Wei Wu (Wang Ping), Tan Zhuo (Li Jing), Jiang Jiaqi (Lin Xue)

Synopsis :

Nankin, de nos jours. Luo Haitao a été engagé par la femme de Wang Ping pour espionner la relation passionnée que celui-ci entretient avec un homme. Mais la situation lui échappe : Luo Haitao et Li Jing, sa petite amie, sont aspirés dans cette relation, submergés par le tourbillon des nuits d'ivresse printanière. Ils sont tous bientôt possédés par une exaltante folie des sens, un mal dangereux qui soumet les coeurs et égare les esprits...

Une superbe description de la jalousie et de l'obsession, suffocante, incroyablement érotique. Le désir et l'amour sans limite, par le réalisateur internationalement reconnu de Suzhou River, Purple Butterfly et Une jeunesse chinoise.

Secrets de tournage.

Référence française

Le réalisateur Lou Ye est un grand admirateur du film de François Truffaut, Jules et Jim, dont le trio amoureux formé par Jeanne Moreau, Oskar Werner et Henri Serre a inspiré celui formé par Qin Hao, Chen Sicheng et Wei Wu dans Nuits d'ivresse printanière.

Inspiration littéraire

Lou Ye s'est inspiré d'un roman de Yu Dafu, un auteur chinois des années 20, pour écrire Nuits d'ivresse printanière (qui empreinte le titre du roman) : "Le film n’est pas une adaptation de ce livre, mais dans le film, les deux amants homosexuels, après avoir fait l’amour, lisent un passage du livre de Yu Dafu. J’ai voulu rendre hommage à cet auteur, tenter de me couler dans sa tonalité. Il écrit de manière très intimiste. Il ne décrit pas les personnages à partir d’un statut social ou politique, le paysan, le révolutionnaire, le bon, le méchant, mais il aborde les êtres de l’intérieur, il explore leur moi intime."

L'homme au féminin

Lou Ye avait initialement prévu de filmer tous les corps nus, aussi bien ceux masculins que ceux féminins, mais il s'est très vite rendu compte que la jeune femme de l'histoire avait une telle présence, une telle puissance dans l’expression de sa jalousie qu'il était inutile de la montrer également nue : "En fait dans le film, le corps de la femme est représenté par le corps de l’homme, le féminin est dans l’homme", explique t-il.

Préparation à l'homosexualité

Afin de préparer ses acteurs aux scènes d'amour entre hommes, Lou Ye leur a fait lire, en plus du scénario, des articles sur l'homosexualité, des extraits de romans à propos de situations amoureuses (pas forcément gay) que leurs personnages vivent dans le script, ainsi que certains films comme Macadam Cowboy de John Schlesinger ou My Own Private Idaho de Gus Van Sant.

Une direction d'acteur discrète

Lou Ye filme avec une petite caméra digitale ce qui lui permet de laisser à ses acteurs une totale autonomie : "Je leur indique la situation, je limite l’espace où ils doivent se mouvoir, et ensuite je n’interviens plus. L’espace est à eux.. Ils l’occupent à leur guise sans limitation de temps. Il n’y a ni « Action ! » ni « Coupez ! ». Il m’est arrivé de tourner un plan de 40 minutes ! (...) Les premières minutes de la prise, les acteurs jouent, et puis peu à peu, ils entrent dans une dimension plus personnelle, plus naturelle, ils en arrivent à oublier qu’on les regarde".

Décors communs

Afin que les spectateurs ne soient pas distraits par les décors, Lou Ye a choisi des sites anodins, anonymes : "rien de beau, rien de laid".

Les acteurs d'abord

Lou Ye ne s'est servi que des éclairages naturels afin qu'aucun élément technique ne perturbe le jeu des comédiens.

Une ville neutre

Le réalisateur explique qu'il a choisi la ville de Nankin pour tourner Nuits d'ivresse printanière à cause de sa neutralité : "Elle n’est pas aussi politique que Pékin, pas autant commerciale que Shanghai, ni aussi ouverte que Shenzen ou Hong Kong, mais c’est une ville moins dure que Chongqing et plus développée que certaines villes de l’ouest de la Chine."

"Censure" quand tu nous tiens...

Lou Ye est habitué à ce que ses films fassent polémique dans son pays. En effet, son premier film, Weekend lover (1994) a été censuré, son deuxième, Suzhou River (2000), tourné clandestinement dans les rues de Shanghai a été interdit en Chine (bien qu'il reçut le Grand Prix au Festival de Rotterdam). Et Une jeunesse chinoise, présenté à Cannes en 2006, a valu au cinéaste cinq ans de « bannissement » de son propre pays. Nuits d'Ivresse Printanière, lui aussi présenté au Festival de Cannes en 2009, n'échappe pas à la règle, comme l'explique Lou Ye : "Le problème auquel j’ai été aussitôt confronté est celui de la timidité, pour ne pas dire plus, des producteurs. Dans la mesure où j’avais été « banni », interdit de réalisation pendant cinq ans, ils ne voyaient pas pourquoi ils financeraient un nouveau film qui de toutes façons ne pourrait être projeté dans les salles chinoises. Ils me répondaient tous : « Rendez-vous dans cinq ans ! ». C'est en grande partie grâce au système de financement français que Lou Ye a réussi à faire son film : "J’ai finalement trouvé les fonds nécessaires grâce au système de financements cinématographiques français, et la partie manquante, à Hong Kong", confie t-il. (AlloCine)


Bande-annonce.

Nuits blanches à New York (2009)


2009
Titre original : The New Twenty
USA
Réalisateur : Chris Mason Johnson
Drame
92 mn

Distribution :

Bill Sage (Robert Cameron), Terry Serpico (Louie Kennick), Nicole Bilderback (Julie Kim), Colin Fickes (Ben Barr), Andrew Wei Lin (Tony Kim), Ryan Locke (Andrew Hatch), Thomas Sadoski (Felix Canavan), Cordelia Reynolds (Lucy), Karen Olivo (Bethany), Heather Litteer (Nadia), Larisa Polonsky (Vera), Bridget Moloney (Samantha), Michael Sirow (Matt), Ryan Templeton(Drunk Girl), Jessalyn Wanlim (Amy)

Synopsis :

Julie et son frère Tony, Andrew, Ben et Felix se sont rencontrés à l’université et forment un groupe d’amis très soudés. Sept ans après avoir obtenu leur diplôme, ils sont encore très proches et vivent tous à New York. Mais certaines choses ont changé. Andrew et Julie sont sur le point de se marier. Andrew aimerait bien avoir un poste aussi valorisant que sa compagne qui ne cesse de recevoir des promotions. Il fait la rencontre d’un businessman qui va lui proposer un nouveau job. L’ambition pourrait lui faire tourner la tête…Le frère de Julie, Tony, a un coup de cœur pour un homme un peu plus âgé. Il finit par découvrir que l’objet de son affection est séropositif. Ben est gay mais enveloppé. Pas facile de trouver de l’affection et encore moins des plans culs quand on ne colle pas aux « normes » de l’impitoyable communauté gay. Enfin, Felix, hier plein de projets, fait aujourd’hui du surplace et passe son temps à se défoncer…Le temps de quelques semaines, la bande d’amis va connaître des bouleversements, des révélations et va devoir avancer, grandir, quitte à changer ses habitudes… (Tadah ! Blog)


Bande-annonce.

My Beautiful Laundrette (1986)


Année de production : 1985
Sortie en France 03 Septembre 1986  
Grande-Bretagne
Réalisateur : Stephen Frears
Comédie dramatique
93 mn

Distribution :

Gordon Warnecke (Omar), Daniel Day-Lewis (Johnny), Roshan Seth (Le Père D'Omar), Saeed Jaffrey (Nasser), Derrick Branche (Salim), Shirley Ann Field (Rachel), Rita Wolf (Tania), Souad Faress (Cherry), Richard Graham (Genghis), Charu Bala Chokshi (Bilquis).

Synopsis :

Omar, jeune Pakistanais de la banlieue londonienne, se voit confier par son oncle la gérance d'une laverie automatique délabrée, une "laundrette". Pour la remettre à neuf, il se fait aider par son amant, Johnny, un jeune délinquant. Le jour de l'inauguration, une bagarre éclate entre un cousin d'Omar et l'un des membres de l'ancien gang de Johnny...

Bande-annonce.

Mourir comme un homme (2010)


Année de production : 2009
Sortie en salles 28 avril 20010
Titre original : Morrer Como Um Homem
France, Portugal
Réalisateur : João Pedro Rodrigues
Biographie
133 mn

Distribution :

Alexander David (Rosário), Gonçalo Ferreira De Almeida (Maria Bakker), Fernando Gomes (Teixeira), Jenni La Rue (Jenny), Miguel Loureiro (Paula), Chandra Malatitch (Zé Maria), André Murraças (Dr. Felgueiras), Fernando Santos, Cindy Scrash (Irene)

Synopsis :

Tonia, une transsexuelle vétéran des spectacles de travestis à Lisbonne, voit s’effondrer le monde qui l’entoure : son statut de star est menacé par la concurrence des jeunes artistes.
Pressée par son jeune copain Rosário d’assumer l’identité de femme et de se soumettre à l’opération qui la fera changer de sexe, Tonia lutte contre ses convictions religieuses les plus intimes.
Pour s’éloigner de tous ses problèmes, elle part à la campagne avec Rosário. Après s’être égarés, ils se retrouvent dans une forêt enchantée, un monde magique où ils rencontrent l’énigmatique Maria Bakker et sa copine Paula. Cette rencontre va tout faire basculer…

Secrets de tournage.

Travail de documentation

Pour donner corps à ses personnages, le réalisateur s'est appuyé sur les témoignages de différentes personnes familières à la question de la transsexualité, aussi bien du côté des transsexuels que du personnel médical. Ce travail de recherche a constitué l'étape primordiale pour faire en sorte que les personnages du film apparaissent de la manière la plus crédible possible. Cela étant, Joao Pedro Rodrigues insiste sur le fait qu'il n'a pas voulu retranscrire ces témoignages à l'écran. Il s'en est simplement servi pour rendre son film le plus authentique possible : "L’écriture s’est plutôt conformée aux exigences de la construction romanesque, dialoguant avec les codes de la comédie musicale, du mélodrame et de la tragédie", explique-t-il.

Avis du réalisateur

Pour Joao Pedro Rodrigues, Mourir comme un homme est "un film de guerre. Un monde en guerre, une guerre contre soi-même. Mais il s’agit aussi d’une histoire d’amour, celle de Tonia et de son jeune copain Rosário, un « Roméo et Juliette » inédit."

Et de 3 !

Mourir comme un homme est le 3ème long métrage de fiction mis en scène par Joao Pedro Rodrigues. Dans O Fantasma, réalisé en 2000, le réalisateur avait déjà abordé le thème de la sexualité "marginale", à travers la relation homosexuelle entre deux protagonistes.

La musique

En abordant le genre musical, le réalisateur Joao Pedro Rodrigues a opté pour certains choix artistiques, comme celui de se focaliser sur "les coulisses du spectacle, comme miroir et reflet de l'intimité des personnages", et non sur l'aspect « scène » et "théâtralisation de l'acte de chanter". Les chansons et les musiques du film apparaissent ainsi comme des indicateurs reflétant aussi bien les sentiments des personnages que l'histoire dans laquelle ces derniers interagissent.

De nombreux festivals

Mourir comme un homme a été présenté dans de nombreux festivals à travers le monde, dont le Festival de Cannes 2009 dans la catégorie "Un Certain Regard" et le Festival du film queer Mezipatra en République Tchèque, où il remporta le Grand Prix du jury. Il s'agit d'un festival centré sur des films ayant pour thématique commune la représentation de minorités sexuelles, telles les femmes lesbiennes et les hommes homosexuels. Le festival a pour visée de servir l'émancipation des communautés lesbiennes et homosexuelles en République Tchèque. (Allociné)


Bande-annonce.

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